C’est en remontant la 7ème avenue que nous avons « abordé » le fameux carré New Yorkais plus connu sous le nom de Time Square.
D’abord, on y a perçu de la lumière, presque aussi puissante le jour que la nuit, puis toutes les couleurs de l’arc en ciel dans un mouvement envoûtant. Rapidement on est cerné par les écrans géants, taille XXL américaine, plaqués sur des buildings plus hauts les uns que les autres. Dans la foule touristique, entourés des taxis et autres poussepousses, nous avançons dans l’antre de la consommation américaine. A droite, McDonald’s, à gauche, Dunkin‘Donuts, en haut c’est Coke, en bas Yahoo. Ici, on ne donne rien, on a juste a sortir ses billes, ouvrir ses écoutilles et se laisser aller.
Attention, même si à priori on ne fait qu’y recevoir, il s’agit bien de publicités. Si chaque écran est plus scintillant et coloré que son voisin, ce n’est pas pour le plaisir du pékin, mais plutôt pour gonfler les ventes d’une marque.
Nous nous décidons à rentrer dans l’une des boutiques qui bordent le carré. Nous sommes chez Toys R Us. A l’entrée, on nous propose une photo souvenir, on esquive, mais déjà certains sont tombés dans le piège (15 $). Le plus surprenant, c’est la grande roue plantée en plein milieu du magasin, les parents succombent à coup sûr (10$). On progresse difficilement, portant le lourd fardeau de la pulsion consommatrice sur nos épaules, la tentation est partout; figurines Star Wars rêvées depuis l’enfance, poupées Barbie de toutes les époques, distributeurs de bonbons Pez à la pelle…Le clou du spectacle, c’est la reconstitution en Lego de King Kong sur l’Empire State. A côté, le tyranosaure de Jurassic Park qui s’époumone toutes les minutes faisant pleurer les gosses (0$). On sort de là le portefeuille intact, sauvés!
C’est pas le tout, mais toutes ces émotions, ça creuse. Et si on se faisait un petit Mc Do, le « Quarter Pander with cheese »,si cher à Tarantino, pour l’un et le classique Big Mac pour l’autre, on partagera les frites (½ Kg) et le coca ( 1L) du « Large meal ».
Puis c’est reparti, nous retournons dan l’arène, vulnérables consommateurs harcelés par les annonceurs. Un bonbon humanoïde sur l’écran géant du M&M’s Store nous invite à rentrer. Il s’agit d’une chocolaterie de trois étages où les bonbons sont déclinés sous différentes formes. Ca va de la layette pour bébé (15$) à la sculpture collector, style goût de chiotte, représentant un bonbon sur une planche de surf (1500$), en passant par le distributeur de bonbons en forme de statue de la liberté (30$). Comme toutes les autres chèvres, nous repartirons avec notre pochon de bonbons (10$) délivrés par des colonnes géantes dégueulantes de bonbons de toutes les couleurs.
Ca y est, on approche de la sortie, une dernière photo du carré en haut des marches mettant en scène une bouteille de vin rouge français; nous aussi on peut faire de la pub! Puis, c’est la libération, enfin nous sommes libres. On pense être tiré d’affaire mais en une fraction de seconde nous repérons une enseigne familière; « L’occitane en Provence ». Ici, on est chez nous, les automatismes se mettent en marche, saisir un article, se diriger vers la caisse, tendre sa carte de crédit, trop tard on est pris au piège…