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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 13:56

     Après Sao Paulo au Brésil, nous pensions maîtriser les codes de la jungle urbaine ; labyrinthe des buildings, foule compacte qui se masse dans les transports en commun ou encore imprudence des conducteurs… Mais en arrivant à Guangzhou (Canton), mégapole de sept millions d’habitants, il a bien fallu admettre que l’on se trompait. Pendant toute une matinée nous avons cherché un moyen de s’échapper de la ville, mais découragés par la ruche incompréhensible qui bouillonne sur la place de la gare, nous avons dû réviser nos plans. Avant de tenter le coup du côté des bus, nous sommes partis à la recherche de l’âme de Guangzhou. Plus nous avancions dans ce dédale de béton et d’asphalte plus nos espoirs de découvrir le folklore chinois disparaissaient. Force est de constater que la mondialisation est la désillusion du voyageur, quittant sa maison pour l’aventure, au bout du Monde il est au coin de sa rue.

 

    Heureusement, au détour d’une quatre voies, nous avons enfin trouvé l’exotisme tant désiré. Sur une surface préservée de l’urbanisme futuriste se tient un lieu bourré d’authenticité, le marché traditionnel de Qingping qui est le plus grand de Canton. Chaque recoin de rue est occupé par de petites échoppes spécialisées dans le commerce de bizarreries locales. Véritable pharmacie chinoise à ciel ouvert, on y vend tout ce qui vient de la faune et de la flore locale ; rhizomes de Ginseng en veux tu en voilà, pénis et bois de rennes entiers ou en lamelles, peaux de serpents, carapaces de tortues et un tas de choses dont on ne connaîtra jamais les noms et les usages.

Au-delà de la surprise provoquée par ces marchandises, l’ambiance du lieu est fascinante. Dans une douce harmonie se côtoient les joueurs de dominos, les musiciens de rue et les marchands ambulants. Ici, tout le monde prend le temps de sourire, de discuter, de rire, bref de vivre. Gentiment, plusieurs commerçants nous ont même autorisé à prendre des photos, certains posant fièrement devant leurs étales à l’image de ces deux jeunes filles amusées de voir que des étrangers s’intéressent à une tâche aussi banale que le tri de scorpions.

 

    Après ce moment d’exception inespéré, nous avons regagné l‘agitation de la mégapole bien rassérénés. Armés d ’un papier et d’un crayon, nous avons tracé nos premiers sinogrammes pour acheter nos billets de bus. En gros, ça donnait ça : « soIre domiN otAUbous pourE Guilin » pourtant ça a marché!

Comme pour s’initier à la philosophie du Yin et du Yang, le lendemain avant de quitter la ville nous avons partagé un thé dans le jardin des orchidées, véritable oasis de repos au cœur du désert urbain.

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